Les traces diffuses

De tous les coins d’Algérie, de l’extrême nord des rives méditerranéennes d’Azzefoun au fin fond du Sahara aux portes de l’Afrique noire d’Ain Guezzam en passant par la boudeuse de Maghnia à la luxuriante Collo, tu ne trouveras pas une famille qui n’a pas pleuré un fils exilé, un innocent disparu ou une victime des dommages collatéraux durant la sinistre décade. Une jeunesse vierge usée et abusée par l’hydre maléfique qui s’est accaparée des acquis de la révolution de novembre 1954 et jeter son dévolue sur les richesses du pays, telle « Teryel » l’ogresse qui mangeait ses enfants. Ce jeune qui subit l’onde de choc des années de braise, il est marqué au fer rouge et trainera durant tout son parcours vers la quête du bonheur un boulet lourd chargé des occasions ratées, des espoirs perdus et des promesses non tenues. Cet «Argaz» digne descendant de Massinissa et Amirouche a une volonté inébranlable et un cœur généreux, il ne vivra que pour les autres laissés au pays, ayant compris que son karma l’a trahi et s’est figé le jour où il avait décidé de changer de trajectoire alors il reviendra parmi les siens pour servir de terreau fertilisant pour les nouvelles générations.