L’oiseau, c’est moi

J’ai eu la grande chance de connaître et de parler avec quelques hommes qui s’étaient trouvés, pour un temps, près de Brâncuși, eux-mêmes amoureux de ce que faisait le grand artiste, une autre sorte de mage, qui a marqué le nouveau chemin de la sculpture moderne, un profond rêveur, mais aussi un sage, qui a réussi à transfigurer l’espace et le temps.Mon ange conseilleur m’a facilité la voie vers ces personnes remarquables, comme un commencement de monde et de rêve, écoutant des histoires vraies sur un créateur qui, par ses ouvrages, a séparé la terre et les eaux, l’amour et le mensonge, le bonheur et la douleur, reversant une lumière.J’ai appris quel genre d’homme était Brâncuși, méchant avec soi-même et bon et exagéré avec les autres, bonhomme et raffiné, rude avec les parvenus, véritable ami de ceux qui entraient dans son atelier, amoureux du beau et des femmes intelligentes.Après tant d’années depuis ces rencontres parisiennes, je me suis décidé d’écrire ce livre sur le Saint de Hobița, arrivé dans la Ville-Lumière et, sans que je me rende compte, la porte des pages s’est ouverte, comme une paupière sous le poids de la larme.Larme de bonheur, bien sûr.