La Femme du Gouverneur ou Lettres d’Amour d’Afrique

L’amour interdit est au cœur des grandes œuvres d’Homère jusqu’à Marguerite Duras en passant par Racine et Robert Musil avec Ulrich et Agathe dans l’Homme sans qualités. De cet incendie ne nait que la désolation surtout lorsqu’il a lieu à l’époque coloniale. Le théâtre est fait pour dire l’interdit lorsqu’il met en exergue les contradictions du désir, il affirme le désir irrémissible ,ce désir étranger a sa propre manifestation depuis toujours en nous à la vue de tous et de tout. Il est ce monstre tel Cronos qui dévore ses enfants. La femme du gouverneur est ainsi l’ archétype de toute passion secrète,élan vital qui va finir par mourir ainsi que dans les poèmes qui suivent. Il s’agit d’une interrogation fondamentale de la littérature depuis son commencement dans un corps à corps qui n’a pas de fin. L’amour interdit au risque du miroir tel est l’enjeu de cette pièce : faire corps avec l’écriture de ce corps quand celui-ci prend le dessus, cette beauté sauvage qui met l’âme à nue dans l’abandon final La puissance irrésistible en chacun de nous est bien celle de l’attente où dans l’objet aimé tout devient aimable même : «la forme et l’essence divine de mes amours décomposés »…